Ce colloque porte sur les nouveaux troubles et pathologies émergentes dans le champ de la santé et de la santé mentale. Il vise à réunir des chercheurs internationaux en sciences sociales, jeunes et confirmés, autour de nouvelles questions théoriques et méthodologiques. Soumis à des évolutions et des recompositions rapides, le champ de la santé et de la santé mentale contemporain justifie d'initier et d'alimenter une réflexion collective sur les catégories et les outils scientifiques dont les chercheurs disposent pour appréhender les phénomènes récents qui s'y produisent. Nous nous concentrerons, lors de cette journée, sur les modalités d'apparition et d'affirmation de nouveaux troubles et pathologies, et sur l'adaptation, l'ajustement, ou les ruptures qu'elles peuvent justifier dans les approches conceptuelles et empiriques mobilisées dans les sciences sociales de la santé.
45 rue des Saints-Pères 75006. Attention, en raison des travaux, accès par le 47 rue Jacob
Salle de conférences R229 au 2ème étage du bâtiment principal
Présentation
Depuis une quinzaine d’années, en Europe et en France, on assiste à une extension du champ de la santé et de la santé mentale, dont l’un des fondements est l’institution d’une définition de la santé globale totalisant les réalités physiques, mentales et sociales. Ce contexte est aussi celui d’une démultiplication des expressions de la souffrance individuelle et de catégories pathologiques, aux contours plus ou moins nets, reconnues, non reconnues ou en voie de reconnaissance par le champ médical. La diversité de ces troubles et l’hétérogénéité des logiques par lesquelles ils gagnent une visibilité sociale, renvoient à plusieurs niveaux de réflexion : − Celui tout d’abord du rapport général pathologie/société : peut-on parler pour une série de nouveaux troubles de maladies de « civilisation » ? (« électrosensibilité », «burn-out», «fibromyalgie»...) − Celui de la production de nouvelles catégories diagnostiques et de nouvelles catégories linguistiques (« risques psychosociaux », « fatigue chronique », « épuisement », « hyperactivité », addictions...) − Celui du développement de nouvelles offres et de nouvelles pratiques thérapeutiques (offres de soins, care, ressources alternatives et/ou complémentaires) − Celui de l’influence croissante des associations de malades et du monde profane (associations « reconnues », réseaux sociaux plus informels), et les logiques de convergences, de négociations ou de conflits avec les experts. Dès lors, il s’agit d’interroger, pour nos disciplines, le dégagement de nouveaux terrains, de nouvelles méthodologies, de nouvelles conceptualisations, permettant de rendre compte au plus près de ces phénomènes et de leurs enjeux en termes sanitaires et sociétaux. Cette réflexion est ouverte aux différentes approches sociologiques et anthropologiques, mais aussi aux professionnels et aux acteurs de terrain confrontés aux nouveaux troubles et pathologies émergentes.
Organisers
Nadia Garnoussi (Cermes3, Université Paris Descartes)
Maïa Fansten (Cermes3, Université Paris Descartes)
Comité scientifique
Françoise Champion, sociologue, chargée de recherches au CNRS, membre du Cermes3
Lise Demailly, sociologue, professeur émérite à l'Université de Lille 1, membre du CLERSE
Giel Hutschemaekers, professor of clinical psychology, Academic Center of Social Sciences, Radboud University, Nijmegen, the Netherlands
Samuel Lézé, anthropologue, maître de conférences, Triange, ENS-Lyon